Le tueur du prof décapité a revendiqué l’attentat sur Twitter

8:41 - October 18, 2020
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Téhéran(IQNA)-Les éléments de l’enquête dévoilés samedi sur «l’attentat terroriste islamiste» contre un professeur décapité près de Paris par un réfugié pour avoir montré une caricature de Mahomet à ses élèves. 
Évoquant «l’extrême gravité des faits et leur immense retentissement», le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a livré quelques détails samedi après-midi sur l’attentat qui a horrifié la France, tandis que sur place, des dizaines d’élèves et de parents se succédaient pour déposer une rose blanche au pied des grilles du collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, près de Paris.
 
Le magistrat a précisé que l’assaillant, abattu par les policiers, était un réfugié russe d’origine tchétchène, né en 2002 et présent légalement sur le sol français.
 
Samuel Paty, père de famille de 47 ans, rentrait chez lui quand il a été attaqué par Abdoullakh Abouyezidovitch A. qui a revendiqué le meurtre sur Twitter en faisant le lien avec Mahomet. L’ambassade de Russie en France a nié tout lien avec l’assaillant qui vivait depuis 12 ans en France.
 
Trois semaines après une attaque islamiste durant laquelle un Pakistanais avait blessé à coups de hachoir deux personnes qui se trouvaient devant les anciens locaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, et en plein débat sur la préservation de la laïcité face aux assauts communautaristes, l’assassinat de vendredi a révolté le pays.
 
Un hommage national sera rendu à M. Paty mercredi et des rassemblements sont prévus dimanche.
 
Un total de dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue depuis vendredi soir, des proches de l’assaillant, mais aussi le père d’une des élèves du professeur, qui l’avait livré à la vindicte sur les réseaux sociaux, et un militant islamiste très actif, Abdelhakim Sefrioui, qui avait fait de même.
 
Selon les éléments dévoilés par le magistrat, le professeur avait organisé avec ses élèves un débat, prévu dans le cadre des cours d’éducation civique, au cours duquel il a montré des caricatures du prophète Mahomet. Il avait alors proposé aux élèves qui le souhaitaient de ne pas regarder certains dessins.
 
Le père d’un élève, placé en garde à vue, s’était indigné de ce cours dans plusieurs vidéos, rendant publics sur internet le nom du professeur et l’adresse du collège, et allant rencontrer la principale pour demander son renvoi.
 
Après ces publications, «la principale faisait état de nombreux appels (téléphoniques) menaçants reçus par le collège», a précisé le magistrat.
 
Selon lui, Abdoullakh Abouyezidovitch A. s’est posté devant le collège vendredi vers la mi-journée et a demandé à des élèves de lui désigner le professeur.
 
«Ce crime terroriste est le second commis pendant que se déroulent les audiences du procès du mois de janvier 2015 commencé au début du mois de septembre dernier. Cela confirme le très haut niveau de la menace terroriste islamiste», a déclaré M. Ricard.
 
Le procès est celui des complices des assaillants des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, qui avaient tué 12 personnes, là encore en représailles après la publication de ces mêmes caricatures.
 
Au total, la vague d’attentats jihadistes sans précédent amorcée en 2015 en France a fait 259 morts.
 
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